The Albany Gazette - Tennis de table: Simon Gauzy, plaisir retrouvé et partagé

En début de semaine, le Français a pris la pause devant la ligne des gratte-ciels de Hong Kong pour la photo officielle de la compétition. Autour de lui, ses compatriotes Félix et Alexis Lebrun et les treize autres meilleurs joueurs du circuit, qualifiés pour le dernier tournoi de 2025.

"La récompense d'une très belle fin d'année", se réjouit le pongiste de 31 ans auprès de l'AFP avant son entrée en lice contre le Japonais Tomokazu Harimoto jeudi (12h20).

Encore 60e mondial début avril, après une période où il choisit de disputer moins de matches, Simon Gauzy reprend au printemps "un rythme soutenu qui coïncide avec la période ou j'ai recommencé à très bien jouer". Et cela se concrétise.

Il y a évidemment les succès comme sa victoire au WTT Feeder de Slovénie, sa demi-finale atteinte au Grand Smash d'Europe en Suède en août - qui le propulse 17e mondial -, son sacre par équipes aux championnats d'Europe. Et des victoires contre des cadors du circuit, le Brésilien Hugo Calderano ou encore Félix Lebrun à Montpellier qu'il pensait parfois "ne jamais battre de sa carrière" et qu'il pourrait recroiser en quart de finale à Hong Kong.

Il y a aussi les défaites au terme de rudes batailles, comme ce huitième de finale accroché (4-2) aux championnats du monde en mai contre le géant chinois Wang Chuqin (N.1 mondial), "l'un des meilleurs matches de toute (s)a vie", dit-il.

"Et en Suède, je perds contre Lin Shidong (N.2) mais je n'ai jamais reçu autant de messages positifs après une défaite", poursuit le joueur de Hennebont (Morbihan).

- "Ça a été difficile de me trouver" -

Son jeu spectaculaire régale en effet les fans. A l'image de ce point génial il y a quelques jours en Coupe du monde par équipes mixtes: un coup derrière le dos qui en a laissé bouche bée sa coéquipière Prithika Pavade.

"Sur le plaisir pris, je placerai peut-être cette saison en N.1 dans ma carrière, avec celle de 2017 ou j'intègre le Top 10. Il y a très peu de tournois où je suis ressorti frustré. Des matches pourris j'en ai fait ! Mais j'en ressortais à chaque fois quelque chose de positif."

Simon Gauzy se sent d'ailleurs libéré après des doutes il y a quelques années.

"Je m'étais un peu dénaturé avec le temps. Je me suis pris pas mal de critiques sur mon tempérament un peu grande gueule, explosif dans les bons et les mauvais côtés, ça a été difficile de me trouver", détaille-t-il.

Avant les Jeux de Paris-2024, il est mis en concurrence avec Alexis Lebrun, qui décrochera le second billet pour le tournoi olympique en simple derrière son frère, Félix. Mais, assure Gauzy, "l'année avant les Jeux m'a fait beaucoup de bien". "Même si, poursuit-il, cela a été difficile d'être en concurrence avec Alex, je jouais super bien et j'ai commencé à comprendre ce qu'il me fallait".

"Cela a été bizarre de me dire +Tu vas avoir 28, 29 ans, tu as deux enfants et tu commences à peine à comprendre qui tu es+", plaisante-t-il. Mais "à partir du moment ou je suis à l'aise avec ce que je fais, cela me rend serein."

Et c'est lui, le "doyen", qui a offert en octobre la victoire aux Bleus aux championnats d'Europe. De quoi se rendre compte qu'"on est en train d'écrire une page assez incroyable de notre sport. Cela fait 15 ou 16 ans que je suis sur le circuit, c'est une joie immense de nous voir au sommet".

(N.Miller--TAG)