Polluants éternels: le TFA sera aussi contrôlé dans l'eau du robinet, selon Rist
La liste des PFAS - les "polluants éternels" - qui seront contrôlés en France à partir du 1er janvier dans l'eau du robinet sera étendue notamment au TFA, compte tenu de l'omniprésence de ce composé chimique, a annoncé mercredi la ministre de la Santé Stéphanie Rist.
Cette décision s'appuie sur de récentes recommandations de l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses).
"Au regard des résultats de l'Anses, j'ai décidé d'ajouter le TFA ainsi que le 6:2 FTSA au décret à paraître. Celui-ci mettra à jour la liste des PFAS recherchés dans l'eau potable" dans le cadre des contrôles sanitaires, a notamment répondu la ministre au député Cyrille Isaac-Sibille (Les Démocrates), lors des questions au gouvernement.
L'Anses, qui a formulé en octobre des recommandations pour mieux contrôler les PFAS, a notamment prôné d'étendre la liste de 20 PFAS qui seront contrôlés dans l'eau du robinet à partir du 1er janvier 2026, avec l'ajout de cinq PFAS supplémentaires, dont l'acide trifluoroacétique ou TFA.
Les PFAS, utilisés par l'industrie dans de nombreux objets pour leurs propriétés antiadhésives, imperméabilisantes ou leur résistance à la chaleur, sont extrêmement persistants dans l'environnement et ont pour certains des effets délétères sur la santé.
La toxicité du TFA, utilisé dans les gaz réfrigérants, la productions de produits phytosanitaires ou pharmaceutiques (antidiabétiques, antiviraux, anti-VIH, thérapies anticancéreuses...) et non réglementé jusqu'ici, est en cours d'évaluation par l'Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa).
L’un des PFAS les plus petits et les plus mobiles, il suscite des inquiétudes pour son caractère reprotoxique. Il n’est pas considéré comme le plus toxique des PFAS, mais son omniprésence et les fortes concentrations relevées lors des contrôles inquiètent les scientifiques.
Disant mener "une action coordonnée" avec sa collègue de l’Écologie, la ministre de la Santé a précisé que "s'agissant du TFA (...) nous avons effectivement retenu transitoirement la valeur sanitaire indicative allemande de 60 microgrammes par litre dans l'attente des travaux européens, avec un objectif plus protecteur à dix microgrammes par litre".
"Le TFA fait actuellement l'objet d'une expertise européenne (...), dont les conclusions sont attendues le 31 juillet 2026", a ainsi souligné Mme Rist. "La France s'alignera sur les standards les plus exigeants et est pleinement engagée dans les travaux susceptibles de faire évoluer la directive sur l'eau potable", a-t-elle aussi affirmé.
"Ce seuil de 60 microgrammes est assez élevé, vous le baissez à dix microgrammes, bravo. Et j'espère que les agences européennes et nos agences puissent donner des solutions", a ensuite réagi l'élu du Rhône.
(J.Torres--TAG)