L'animateur Vincent Cerutti jugé pour avoir mordu les fesses d'une ex-collègue
Vincent Cerutti, ancien animateur de la matinale de la radio Chérie FM, est jugé mardi après-midi à Paris pour avoir mordu, à deux reprises, les fesses d'une collègue à l'époque standardiste.
Mis en examen en 2023 pour agression sexuelle, l'ex-présentateur de l'émission "Danse avec les stars" sur TF1, est présent à l'audience du tribunal correctionnel.
Veste grise, pantalon noir, Vincent Cerutti est arrivé dans une salle comble, accompagné de sa compagne, Hapsatou Sy, ancienne chroniqueuse de C8 et entrepreneuse.
Sur le banc d'en face, la plaignante, Caroline Barel, aujourd'hui vice-présidente de l'association MeTooMedia, est entourée de proches.
Les faits remontent à 2015-2016. Alors standardiste pour la matinale de Chérie FM, Caroline Barel décrit une ambiance de travail marquée par des plaisanteries potaches et une consommation d'alcool excessive, selon le récit judiciaire.
Elle accuse l'animateur de lui avoir mordu les fesses en deux occasions.
Une première fois en novembre 2015, quand, seuls dans les bureaux, M. Cerutti lui maintient les mains dans le dos et la plaque au sol pour lui mordre la fesse, selon la plaignante, qui présente une photo d'un hématome, datée du même jour.
Puis en février 2016, lors d'une photo de groupe dans les locaux de la radio. Placé derrière elle, Vincent Cerutti profite de son inattention pour lui mordre la fesse.
L'animateur, qui a reconnu ces morsures, en conteste la connotation sexuelle.
"L'affaire pose deux questions: la prétendue absence de consentement à ce +jeu+ par la plaignante, qui mordait elle-même les fesses de ses collègues, et l'absence de caractère sexuel de ce jeu", souligne auprès de l'AFP Antoine Vey, avocat de Vincent Cerutti. Il dénonce une "tentative de lynchage médiatique".
Sollicitée par l'AFP avant l'audience, l'avocate de Caroline Barel, Samya Bouiche, n'a pas souhaité réagir.
Après les faits, Caroline Barel s'est vu prescrire un arrêt de travail et a fait l'objet d'un suivi psychologique avec prises d'anti-dépresseurs et d'anxiolytiques face à une dépression et des pensées suicidaires.
Les auditions de salariés ont confirmé l'habitude qu'avait l'animateur de mordre les fesses de ses collaborateurs, l'une de ses collègues rapportant l'avoir été à quelques reprises.
Ces auditions ont par ailleurs souligné le statut d'animateur vedette dont il bénéficiait, comme d'une immunité lui permettant de poursuivre ses agissements, en dépit des remarques et mécontentements de ses collaborateurs.
L'animateur encourt 5 ans de prison et 75.000 euros d'amende.
(E.Taylor--TAG)