Hong Kong: convocation des représentants des médias internationaux
L'agence de sécurité nationale chinoise à Hong Kong a convoqué samedi des représentants des médias internationaux pour une "réunion de concertation", les accusant d'avoir diffusé de fausses informations et diffamé le gouvernement dans leurs reportages, notamment sur l'incendie meurtrier fin novembre.
Des journalistes de plusieurs grands médias opérant dans la ville, dont l'AFP, ont été convoqués à cette réunion par le Bureau de la sauvegarde de la sécurité nationale (OSNS), ouvert en 2020 à la suite de l'imposition par Pékin d'une loi de sécurité nationale de grande envergure.
Par le biais de l'OSNS, les agents de sécurité de Pékin opèrent ouvertement à Hong Kong et sont habilités à enquêter sur les crimes contre la sécurité nationale et à poursuivre leurs auteurs.
"Récemment, certains médias étrangers ont ignoré les faits, diffusé de fausses informations, déformé et diffamé l'action du gouvernement en matière de secours et de reconstruction après la catastrophe, attaqué et interféré dans les élections du Conseil législatif, et provoqué des divisions et des affrontements sociaux", a accusé l'OSNS dans un communiqué publié en ligne peu après la réunion.
Lors de la réunion, un responsable anonyme a lu une déclaration similaire aux représentants des médias. Il n'a donné aucun exemple précis de couverture médiatique contestée par l'OSNS et n'a pas répondu aux questions.
La déclaration en ligne de l'OSNS exhortait les journalistes à "ne pas franchir la ligne rouge légale".
"Le Bureau ne tolérera aucune action des éléments anti-Chine et fauteurs de troubles à Hong Kong, et vous êtes prévenus", pouvait-on y lire.
Depuis plusieurs jours, l'actualité à Hong Kong est dominée par l'incendie meurtrier dans un complexe résidentiel qui a fait au moins 159 victimes le 26 novembre.
Les autorités ont mis en garde contre ceux qui "exploitent la tragédie" et auraient arrêté au moins trois personnes pour sédition à la suite de l'incendie.
La dissidence à Hong Kong a été quasiment étouffée depuis l'instauration par Pékin de la loi sur la sécurité nationale, après des manifestations massives et parfois violentes de 2019.
Le système électoral de Hong Kong a été réformé en 2021 afin de garantir que seuls les "patriotes" puissent accéder aux fonctions publiques.
Le scrutin du 7 décembre permettra d'élire un second groupe de législateurs selon ces nouvelles règles.
(F.Allen--TAG)